« La Psychanalyse des adultes » : renversante Melanie Klein

La psychanalyste Melanie Klein, dans les années 1950.

« La Psychanalyse des adultes. Conférences et séminaires inédits » (Lectures on Technique), de Melanie Klein, édité par John Steiner, traduit de l’anglais par Géraldine Le Roy, Eric Stremler et Véronique Young, Payot, 270 p., 28 €, numérique 21 €.

Née à Vienne en 1882, morte à Londres en 1960, Melanie Klein est connue dans le monde entier pour avoir inventé l’approche psychanalytique des enfants. Au début du XXe siècle, les représentants de l’école viennoise, incarnée par Sigmund Freud et sa fille Anna, soutenaient que le moi de l’enfant se révélait trop fragile pour être abordé en direct et qu’aucune cure n’était possible sans la médiation des parents.

Or, à partir de 1926, Melanie Klein, installée au Royaume-Uni, abolit ces barrières en construisant une doctrine de l’infans (enfant de 2 à 3 ans), celui qui ne parle pas mais n’est plus un bébé. Aussi propose-t-elle un cadre spécifique à l’exercice des cures infantiles qui a fait partout ses preuves : petits meubles, jouets, dessins, pâte à modeler, animaux en peluche, etc.

Evidemment, un tel changement la conduit aussi à repenser de fond en comble la cure des adultes, mais également la formation des psychanalystes, comme en témoignent les six conférences de 1936, ainsi que la transcription de plusieurs séminaires de 1958, réunis pour la première fois dans La Psychanalyse des adultes.

La haine primordiale interne à soi-même

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A propos du rapport : les 1000 premiers Jours 13/12/2020

Golder - Vidéo Dailymotion

Par Eva-Marie Golder

En septembre 2020 le Ministère de la Santé publie un rapport ambitieux, afin de veiller à une politique soucieuse de diminuer les inégalités qui entravent le bon développement de certains enfants. L’ensemble du rapport est intéressant,exhaustif, riche en informations. L’art de la litote est manié avec habileté. Il fourmille à la fois de bonnes propositions, et de constats qui méritent attention. Il est aussi un exemple parfait du néo discours plein de formules stylistiques tellement entrées dans le langage commun qu’on ne s’aperçoit même plus de la charge idéologique qu’elles véhiculent. C’est un rapport bien-pensant qui efface la différence entre égalité et identité. C’est dans l’air du temps, « société liquide », comme dirait Zygmunt Bauman, oblige. Oui ce rapport a sa raison d’être au niveau des préconisations, sans aucun doute, mais peut-être faut-il nuancer les choses et le lire avec attention.

C’est un document en trois temps : une première partie fait une sorte de constat de l’état des choses, une petite partie du milieu donne des indications sur l’organisation de démarches nécessaires pour une plus grande efficacité d’un programme à prévoir, et une troisième partie développe longuement les différents aspects à envisager pour une création de Maison des1000 premiers Jours. C’est de loin la partie la plus intéressante du point de vue des observations.

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Annick Outters & Marion Whyte : lettres d’une schizophrène à ma psy

Marion et moi faisons connaissance quand elle a 17 ans. Elle vient de faire une tentative de suicide. Je suis psychologue, psychanalyste. Nous ne pouvions prévoir que quelques vingt ans plus tard nous écrirons un livre.
Elle parle un peu de Lucifer et beaucoup de la mort, aime les lettres, écrit des poèmes et dessine des anges. Ils ne sont pas des anges gardiens mais habitent l’enfer et je ne les vois pas, alors pour me les lire, elle ne cesse de m’écrire … et je m’exclame : C’est beau !
Bien plus tard, un psychiatre lui a dit qu’elle était schizophrène. Nous livrons ici ce que de cette vie là, de ce chemin particulier, Marion souhaite porter témoignage.
« La schizophrénie, on peut la faire danser. »


Éditions Borromées

Distribution L’Harmattan

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