Clinique 2.0 (III) : Phallus

Phallus

Je vais reprendre là où je vous avais laissé la dernière fois, c’est-à-dire la question du phallus.Il n’y a que de rares occurrences du terme phallus dans l’œuvre de Freud. J’en retiens deux :

  • 1923, « L’organisation génitale infantile » : « Le caractère principal de cette organisation génitale infantile est en même temps ce qui la différencie de l’organisation génitale définitive de l’adulte. Il réside en ceci que, pour les 2 sexes, un seul organe génital, l’organe mâle, jour un rôle. Il n’existe donc pas de primat génital, mais un primat du phallus ».

Freud indique ainsi que ce n’est pas le pénis, l’organe masculin qui prime, mais ce qu’il désigne du nom de phallus, en tant que le phallus est de tout temps, et dans toutes les régions du monde, est une représentation figurée, et souvent démesurée, de l’organe mâle en érection. Le phallus représente donc la fonction symbolique attribuée à l’organe anatomique.

  • 1927,  » Le fétichisme » : « Le fétiche est le substitut du phallus de la mère auquel a cru le petit enfant et auquel il ne peut renoncer ».

Freud emploiera plus volontiers le terme de stade ou phase phallique, qui fait suite aux stades oral et anal. La genèse de cette approche se trouve déjà dans « Les 3 essais », nous nous en contenterons pour notre propos aujourd’hui.

Lire la suite

Clinique 2.0 (II) : Bisexualité

Hermaphrodite

Nous allons partir de la bisexualité psychique, dont la notion n’a jamais été démenti, ni par Freud, ni par Lacan.

La bisexualité s’origine de la nuit des temps. De tout temps, des êtres humains naissent dotés des organes mâles et féminins. Certains estiment que 4% de l’humanité naissent avec des organes masculins et féminins. Le terme d’hermaphrodisme appliqué aux humains a commencé à être employé par la médecine vers la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. À la naissance, on pratique en général l’ablation de l’attribut le moins développé, opération doublée d’une hormonothérapie.

L’hermaphrodisme vrai désigne un cas rare d’intersexuation : la personne est dotée de chromosomes sexuels variables (XX, XY), mais naît le plus souvent avec une ambiguïté sexuelle et la présence simultanée de tissus testiculaires et ovariens, conduisant au développement de structures masculines (véritable pénis érectile et prostate) et féminines (vagin et utérus). La médecine n’en dénombre officiellement qu’environ 500 cas en France, ce qui n’est déjà pas si anecdotique. Maintenant on parle d’intersexuation, le I de LGBTQIA+.

Hermaphrodite est un mythe d’origine asiatique qui est parvenue en Grèce à l’occasion des conquêtes grecques. Dans la mythologie grecque, Hermaphrodite est le fils de Hermès, lui-même fils de Zeus, dieu des routes et des carrefours, et par là, du commerce, des voyageurs et des voleurs. Sa mère, Aphrodite est la déesse de la beauté, de l’amour, du plaisir et de la procréation. D’où son nom, composé du patronyme paternel et maternel : Herm-aphrodite, premier indice du prétendu bouleversement des mœurs actuels.

Lire la suite

Clinique 2.0 (I) : LGTBQIAT+

Drei_Abhandlungen_Freud_tp

Clinique actuelle : LGTBQIA(+), non hétérosexuels

  • T = transgenre, transsexuel = opéré
  • B = bisexualité, banale dans la Grèce antique, à Rome, en France jusqu’au Moyen-Age
  • Q = queer = tordu, bizarre = militants de l’abolition des genres et des identités sexuelles, lutte contre le patriarcat
  • I = intersexe, en médecine hermaphrodisme
  • A = asexué, désintérêt pour le sexe

Aux USA : LGTTQQIAAP = lesbian, gay, bisexual, transgender, transexual, queer, questionning, intersexual, asexual, allies, pansexuel.

3 essais

1905, écrit en même temps que « Le mot d’esprit et son rapport à l’inconscient »

1000 exemplaires brochés (pas chers) vendu en 4 ans, 4000 autres entre 1910 et 1920.

Nombreux ajouts ultérieurs, surtout en 1915 : 100 pages de plus

Freud accusé d’immoralité :

  • Enfant pervers polymorphe
  • Parents 1ers objets sexuels
  • Sexualité de l’adulte d’origine infantile

Jones : On cessa de saluer Freud dans la rue

Thèse à l’encontre des connaissances biologiques, de la morale religieuse, de l’opinion populaire

La sexualité humaine n’est au service que d’elle-même, elle échappe à l’ordre de la nature. Elle est pour ainsi dire contre nature.

Lire la suite