VIII/ Quatre discours, plus un

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05/12/1972 : … la crise, non pas du discours du maître, mais du discours capitaliste, qui en est le substitut, est ouverte.

C’est pas du tout que je vous dise que le discours capitaliste ce soit moche, c’est au contraire quelque chose de follement astucieux, hein ?

De follement astucieux, mais voué à la crevaison.

Enfin, c’est après tout ce qu’on a fait de plus astucieux comme discours. Ça n’en est pas moins voué à la crevaison. C’est que c’est intenable. C’est intenable… dans un truc que je pourrais vous expliquer… parce que, le discours capitaliste est là, vous le voyez… une toute petite inversion simplement entre le S1 et le S… qui est le sujet… ça suffit à ce que ça marche comme sur des roulettes, ça ne peut pas marcher mieux, mais justement ça marche trop vite, ça se consomme, ça se consomme si bien que ça se consume.

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VII/ Le discours, lien social

 

discours

« En fin de compte, il n’y a que ça : ce lien social que je désigne de discours. Parce qu’il n’y a pas d’autre moyen de le désigner dès qu’on s’est aperçu que le lien social ne s’instaure que de s’ancrer d’une certaine façon dont le langage s’imprime, se situe sur ce qui grouille, c’est-à-dire l’être parlant »».

  1. Lacan, 13 février 1973 (« Encore »)

En 1900, dans la « Traumdeutung », S. Freud établit définitivement le rêve comme un rébus énigmatique, comme un ensemble d’hiéroglyphes, qu’il s’agit de déchiffrer, d’interpréter à partir de la parole librement associée de l’analysant.

Du rêve au symptôme, il n’y a qu’un pas, puisque toute formation de l’inconscient, comme le lapsus ou le mot d’esprit, se révèle en fin de compte n’être que le retour du refoulé chez l’être parlant.

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VI/ L’inconscient, c’est la politique

foucault

On peut se demander en quoi le néolibéralisme intéresse la psychanalyse. Et inversement, pourquoi le psychanalyste se désintéresserait du gouvernement des hommes ?

Nous avons vu que Freud, dans Le malaise dans la civilisation, décrit très précisément la similitude entre le processus civilisationnel et l’évolution de la libido chez chaque individu : Le Surmoi d’une époque culturelle donnée a une origine semblable à celle du Surmoi de l’individu[2].

À l’époque de Freud, c’était la religion, et notamment monothéiste, voire romaine, qui maintenait sous son joug les pulsions humaines : La religion porte préjudice à ce jeu d’adaptation et de sélection en imposant uniformément à tous ses propres voies pour parvenir au bonheur et à l’immunité contre la souffrance. Sa technique consiste à rabaisser la valeur de la vie et à déformer de façon délirante l’image du monde réel, démarches qui ont pour postulat l’intimidation de l’intelligence. À ce prix, en fixant de force ses adeptes à un infantilisme psychique et en leur faisant partager un délire collectif, la religion réussit à épargner à quantité d’êtres humains une névrose individuelle, mais c’est à peu près tout [3] Lire la suite