
La psychanalyse vit un moment paradoxal. D’un côté son élimination du champ de la psychiatrie devient de plus en plus évidente, de l’autre de plus en plus de personnes viennent consulter des psychanalystes pour parler, être écoutés et non pour recevoir des médicaments psychotropes dont ils se méfient.
La dernière décision du Conseil d’État confirmant le caractère central des recommandations de l’HAS en ce qui concerne les plateformes diagnostiques TND (troubles neurodéveloppementaux) porte un mauvais coup à ceux qui espéraient que le Conseil d’État censurerait l’imposition par la haute administration de la santé d’un discours unique d’orientation comportementaliste, surtout que sa dernière décision avait frappé d’obsolescence ces mêmes recommandations datant de 2012.
On peut craindre que les prochaines recommandations de l’HAS qui sont programmées pour bientôt ne soient qu’une confirmation de celles de 2012 avec quelques ajouts de circonstances mais en plus qu’elles soient opposables à tous les praticiens exerçant dans la pédopsychiatrie.
En effet la dernière décision du Conseil d’État semble faire passer ces recommandations du droit souple au droit commun opposable.
Ce risque est très important quand on sait la tendance réductionniste de l’administration. Verrons-nous les recommandations de l’HAS applicables comme un code de procédure pénal ?
Lire la suite