IX/ De la Jouissance

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Jacques Lacan introduit le concept de jouissance dans la théorie psychanalytique par petites touches, c’est une notion qu’il peaufine tout au long de son enseignement, sans jamais y consacrer un séminaire, mais y revenant sans cesse. Il s’agit pourtant d’une invention lacanienne majeure, qu’il forge au fur et à mesure des années, et qui se retrouve au cœur même de son élaboration théorique.

La Chose freudienne

Freud emploie peu le terme « Genuβ », si ce n’est pour désigner un excès intolérable de plaisir, une tension extrême du corps qui confine à la souffrance. Ainsi, les toutes premières conceptions freudiennes invoquent le rôle traumatique de l’effraction sexuelle dans la genèse des névroses : l’enfant séduit par un adulte ne dispose pas de l’appareil conceptuel qui lui permettrait d’intégrer l’événement dans son système de représentation. Il en résulte un excès de jouissance, qui échappe à l’élaboration psychique, faute de mots pour le dire, et cet excès de jouissance fait retour, chez l’enfant, dans le symptôme. Le premier Freud conçoit le symptôme névrotique comme la manifestation d’une jouissance inassimilable, qui fait traumatisme. Lacan parlera à ce propos de « troumatisme », pour souligner le trou ainsi creusé dans le symbolique.

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