Le mythe et l’entrée dans la névrose

Jacob Freud décède en 1896, et son fils, Sigmund est âgé de 40 ans. Il entame une longue introspection, ponctuée par une correspondance soutenue avec Wilhem Fliess : ce que l’on appellera son auto-analyse. Freud prend un soin particulier à analyser ses propres rêves, formations inconscientes s’il en est : « J’ai trouvé en moi, comme partout ailleurs, des sentiments d’amour envers ma mère et de jalousie envers mon père ». Dès lors, Freud abandonne la « Neurotica », qui incriminait la séduction réelle par le père à l’origine de l’hystérie : le fantasme prend le pas sur le traumatisme.

Dans une lettre à Fliess datée du 20 mai 1898, Freud écrit : « Tous les névrosés se forgent ce qu’on appelle un roman familial (qui devient conscient dans la paranoïa). D’une part ce roman flatte la mégalomanie et d’autre part, il constitue une défense contre l’inceste ».

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