
Intervention aux Journées de l’Association Freudienne Internationale, Toxicomanies : « Les psychanalystes et la méthode chimique », PARIS, 25/26 Janvier 1997.
« Le Prisonnier »
Vous connaissez sans doute ce feuilleton télévisé des années 70/80, dont les épisodes débutent invariablement par une intoxication faite au héros, agent secret démissionnaire.
Cet espion se réveille dans une sorte de village virtuel où, à l’image de ses habitants qui s’interpellent par leur numéro, tout est mis en oeuvre pour devancer les désirs et ordonner en toute convivialité la vie quotidienne.
Il n’y a plus à se préoccuper de quoi que ce soit, et notre agent secret est sommé de faire taire ses doutes et ses interrogations, mais aussi de livrer les renseignements qu’il détient, car ce paradis a un prix, celui d’un savoir qui lui serait propre.
La vigilante surveillance de « L’Organisation » est là pour répondre à tout et à tous selon leurs souhaits, puisque, de ce village, de toutes les façons, il n’y a pas moyen d’y échapper.
C’est la série-culte, « Le Prisonnier », dont le village de Portmeirion a été reconstitué au Pays de Galles, sous la houlette de l’acteur Patrick McGoohan, qui ne s’est jamais remis de ce rôle.
Eh bien, la drogue c’est comme ça, la drogue agit à peu prés de cette façon: c’est en tout cas ce que m’ont appris les toxicomanes que je rencontre. L’injection faite, le sujet à la toxicomanie évolue dans un monde parallèle, un monde virtuel d’où est exclue toute inhibition, toute crainte, toute interrogation.
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