Le rendez-vous est toujours manqué

la nasseEn cette année 1964 qui verra la naissance de la Société Freudienne de Paris, et l’exclusion –l’excommunication dira-t-il, ipso facto de l’I.P.A. ; Lacan tient pour la première fois son séminaire à l’Ecole Normale Supérieure. Ce nouveau lieu sera l’occasion d’un accroissement considérable de son audience, bien au-delà du sérail psychanalytique : c’est le début de la « pipolisation » de Jacques Lacan, il est âgé de 63 ans.

Dix ans après son retour à Freud, il se propose d’aborder les concepts fondamentaux de la psychanalyse dans une perspective scientifique : « aborder les fondements de la psychanalyse suppose que nous y apportions, entre les concepts majeurs qui la fondent, une certaine cohérence » L’articulation des 4 concepts fondamentaux de la psychanalyse avec la trilogie du Réel, du Symbolique et de l’Imaginaire est chargée d’assurer cette cohérence.

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Spéculation : en deçà du principe de plaisir ?

au delà

 « Ce qui suit est spéculation, une spéculation qui remonte bien loin et que chacun, selon ses dispositions, personnelles, prendra ou non en considération. C’est aussi une tentative pour exploiter de façon conséquente une idée, avec la curiosité de voir où cela menait »  [1]

« Je ne suis pas moi-même convaincu et je ne demande pas aux autres d’y croire. Ou plus exactement : je ne sais pas dans qu’elle mesure j’y crois »[2]

            « Nous tenterons ainsi de résoudre l’énigme de la vie »[3]

Il y a plusieurs façons de lire « l’au-delà du principe de plaisir ». Le titre en lui-même tel que Freud l’abrège dans sa correspondance ; « L’au-delà », indique un dessein particulier à ce texte, une portée universelle, philosophique, voire théologique si Freud ne mettait pas en garde : « Je ne demande pas aux autres d’y croire ».

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De la thermodynamique à la topologie

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 » Les pulsions du moi participent à la défense du moi contre son envahissement par la pulsion sexuelle » Freud, (« Troubles psychogènes de la vision dans la conception psychanalytique », in  » Névrose, Psychose, Perversion 1)

En inventant la psychanalyse, Freud ne met pas seulement au point une pratique –celle de l’association libre, mais il indique aussi une théorie dont le point de départ pourrait être : tout symptôme n’est que l’expression d’un conflit psychique. Et plus précisément, le symptôme névrotique témoigne d’une inadéquation entre la libido –en tant que représentant de l’énergie sexuelle, et les exigences du moi. Pour Freud, le conflit est au cœur même de l’activité psychique humaine, et le symptôme est le produit du conflit entre les pulsions sexuelles et les pulsions du moi.

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Un champ de bataille

pulsion

Je vous propose aujourd’hui une introduction assez générale à la notion de pulsion, et à son destin. Nous aurons tout le loisir cette année d’en détailler assez précisément chaque aspect, chaque remaniement, en suivant pas à pas le travail d’élaboration de Freud, puis de Lacan qui en fait l’un des 4 concepts fondamentaux de la psychanalyse avec l’inconscient, la répétition, et le transfert, dans le séminaire éponyme qu’il tint en 1964 à l’Ecole Normale Supérieure.

La pulsion est une notion d’autant plus difficile à cerner qu’elle est fondamentalement insaisissable en tant que telle. C’est en quelque sorte du réel qui insiste et qui échappe toujours à sa prise, en tant que telle, par le symbolique ou l’imaginaire. Freud écrira que les pulsions sont des êtres mythiques, une construction mythique au cœur même de la métapsychologie. Lacan lui, préférera parler de fiction, pour mieux mettre l’accent sur le rôle des signifiants dans l’affaire, rôle qu’il déploiera dans l’algorithme de la demande et le graphe du désir.

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