Religion Privée Et Retour Du Refoule Religieux

Intervention aux 9èmes Rencontres de Douai « Addiction et Religion », le 2 octobre 2008

L’addiction, tout comme la religion, est une invention spécifiquement humaine. L’addiction, en quelque sorte, réactive l’extrême dépendance dans laquelle l’homme vient au monde, dépendance extrême qui est assez spécifique à l’être humain, et la religion parce qu’à partir du moment où l’homme est habité par le langage, est un être parlant, il nomme et tente de donner du sens à ce qu’il trouve autour de lui.

En toute première analyse, la religion, c’est avant tout donner du sens à ce qui dépasse l’entendement humain, c’est-à-dire la mort.

L’étymologie même du mot religion qui vient du latin « religare », signifie faire un lien, relier. Une religion est en quelque sorte un contrat social, une sorte de consensus au sens à donner au mystère qui nous entoure, voire un dogme qui s’impose aux membres d’une même tribu, d’une même culture, voire une civilisation commune.  Avec la mondialisation des échanges et les projets scientifiques, nous comprenons comment l’humanité est passée du polythéisme localisé au monothéisme mondialisé, c’est-à-dire des dieux au Dieu.

Seulement, avec la révolution industrielle, la fin de l’idéal théocratique, vous assistez à la fin aussi de l’emprise religieuse en quelque sorte, pour reprendre Nietzsche qui écrivait en 1882 « Dieu est mort », pour rendre compte par une formule très concise de l’obsolescence du fait religieux à l’ère de la modernité.

Lire la suite