METS TA DONNE

Troisième Congrès de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse, Lien social et dé-liaison sociale, Bruxelles, 9/10/11 novembre 1996.

Je suis toujours étonné de rencontrer si peu de marginaux, ceux de mes lectures sans doute, car la plupart demeurent, ou restent fixés, si j’ose dire,  à un âge avancé chez papa et maman, chez maman surtout; beaucoup travaillent, certains étudient, font du sport, de la musique, fricotent avec un petit copain ou une petite amie, bref, arrivent à maintenir comme cela pendant longtemps une apparence de conformité sociale.

             Alors, dans le même temps, les colonnes des journaux s’emplissent de faits délictueux qui leur sont reprochés, des cités et des quartiers entiers survivent de l’économie parallèle générée par la drogue, et fait troublant, les toxicomanes ont ce rare privilège avec une certaine perversion dont il est beaucoup question dans ce pays ces jours-ci, de renforcer la cohésion sociale à leur encontre.

            Bien sûr, quand ils viennent dans un centre de soins, le plus souvent c’est que cette espèce d’écran, ou plutôt de miroir qui reflète une certaine idée de la normalité ne tient plus, pour tout un tas de raisons, c’est qu’ils ne peuvent plus faire semblant, et je crois que la dépendance au toxique, au Sorgenbrecher, « briseur de soucis » comme disait Freud, la pharmacodépendance c’est ne plus avoir à faire avec le semblant.

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Lettre des praticiens de la souffrance psychique

Madame, Monsieur le candidat à l’élection présidentielle,

Vous être candidats à la Magistrature suprême. Vous connaissez l’état désastreux de la santé mentale de notre pays. Qu’allez-vous faire ? Aux difficultés matérielles se sont ajoutées des orientations qui compromettent la qualité des soins. 

Quelle est la grande inconnue de la plupart des programmes ? C’est la santé mentale ! La première pathologie française est la « dépression ». Directement ou non, les citoyens ont connu la violence du terrorisme : ce traumatisme a changé leur vie. Le stress au travail, le burn out, va en s’accroissant. Les liens de couple ont changé et posent des problèmes inédits. L’incertitude du futur mine les adolescents, augmentant les difficultés scolaires et d’adaptation. Presque toutes les familles – riches ou pauvres – savent ce que la toxicomanie signifie, car au moins l’un des leurs en dépend. Nombreux sont ceux qui prennent des calmants tous les jours, ou bien qui ne dorment plus sans somnifères. Et de plus, le Covid a majoré ces difficultés. Il s’agit de problèmes de société si banalisés que la plupart des Politiques ne les voient plus et qu’ils en parlent peu. 

Ces souffrances psychiques n’ont pas de cause organique ou génétique à ce jour démontrée. Ces « maladies » diffèrent d’une grippe ou d’un cancer. A ce jour, elles se traitent grâce aux connaissances apportées par la psychanalyse, et par plusieurs formes d’approche psychodynamique.

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Nous souhaitons connaître votre programme en vous posant cinq questions :

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