La réalité de l’événement est une chose, mais il y a quelque chose d’autre : c’est l’historicité de l’événement, c’est à dire quelque chose de souple et de décisif qui fut une impression sur le sujet, qui domina, et qui est nécessaire à expliquer la suite de son comportement. (Jacques Lacan)
L’homme aux loups a été inventé par Freud en pleine guerre avec Jung, son héritier pressenti et Adler, jeune et ambitieux médecin viennois. Durant l’année 1952/1953, Jacques Lacan poursuit le séminaire qu’il avait initié l’année précédente auprès de quelques élèves, chez lui, rue de Lille à Paris. Après L’homme aux rats, il commente cette année là L’homme aux loups, alors que la Société Parisienne de Psychanalyse, seule représentante française de l’I.P.A., l’Association Psychanalytique Internationale crée par Freud, la SPP se trouve en pleine effervescence.

La névrose infantile du jeune Sergueï se distingue très nettement de celle du petit Hans, qui restera, elle, monosymtomatique, isolée, transitoire et même oubliée par le metteur en scène d’opéra qu’il deviendra. Lorsque le jeune aristocrate russe se présente chez Freud dans un état de détresse psychique sur lequel nous reviendrons sans doute, ce n’est en effet que la poursuite d’une symptomatologie diverse et continue depuis la petite enfance.